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L’insertion professionnelle des femmes migrantes en France

Dernière mise à jour : 8 sept. 2021


Pour pouvoir parler de l’insertion professionnelle des femmes migrantes en France, on a besoin de comprendre différents aspects de l’histoire, de la politique et de l’économie françaises, ainsi que les différentes représentations et défis qu’un phénomène si complexe que la migration a créés dans ce pays.


Dans cet article, nous aborderons la notion d'insertion et la façon dont elle a été conçue en France. Nous continuerons avec la manière dont ce concept est lié à la migration féminine et les difficultés auxquelles les femmes migrantes sont confrontées dans leur processus d'insertion professionnelle, en passant par les conséquences de ces difficultés pour terminer avec les recommandations qui ont été faites pour les combattre et renforcer la capacité d'action des femmes migrantes.


Le concept d’insertion


Le concept d’insertion est associé selon Tap (1991) à l’une des deux dimensions de la socialisation : l’intégration sociale et l’intégration psychique. Par intégration sociale on entend le processus à travers lequel un individu commence à faire partie d’un nouveau groupe ou d’une nouvelle communauté. À cette fin, il devra apprendre comment intégrer le système, y trouver sa place et finalement, articuler les ressemblances et les différences avec les autres membres du système. L’intégration psychique consiste à intégrer et assimiler chez-soi les caractéristiques sociales et culturelles d’un système.


Pour Tap, l’insertion permet l’intégration sociale et a lieu quand l’individu essaie de trouver sa place dans le système. Finalement, on peut ajouter que ce concept est aussi associé à l’idée de mobilité sociale.


Un peu d’histoire


Certains auteurs comme Nicole-Drancourt et Roulleau-Berger affirment que le terme « insertion professionnelle » a été utilisé dans des documents législatifs au début des années 70’s (Dubar, 2001). Cependant, il a été institué en 1980 avec la parution du « rapport Schwartz » traitant l’insertion professionnelle des jeunes.


C’est ainsi que ce concept a commencé à être utilisé pour décrire les relations existantes entre ce secteur de la population et l’emploi. Plus tard, il faisait aussi référence au contexte de concurrence existant pour accéder au travail et qui a marqué une grande rupture avec « les trente Glorieuses » (1945-1975), période européenne de grande prospérité et apogée économique, où le passage entre les études et l’emploi se faisait de manière presque automatique pour la plupart des jeunes (Dubar, 2001).


C’est ainsi que « l’insertion professionnelle » des jeunes a commencé à être conçue comme un problème social, ce qui a abouti à la création de divers dispositifs, c'est-à-dire, à la mise en place d’un ensemble d'outils pour aider les jeunes à développer un comportement stratégique et proactif leur permettant de s'intégrer dans le monde du travail. Ce fait a favorisé la recherche sur l'insertion professionnelle des jeunes et a conduit à l'ouverture ultérieure d'un champ de recherche sur le même sujet, avec d'autres publics qui avaient également des difficultés d’accès à l'emploi, comme les femmes et les migrants. C’est dans les années 2000 qu’on peut commencer à parler du "champ d'activité de l'insertion professionnelle".


Insertion professionnelle et migration féminine


Dans les années 1970, les flux migratoires vers le continent européen ont commencé à se féminiser (Roulleau-Berger, 2010). Pendant longtemps, et encore aujourd'hui, la migration féminine est considérée comme un complément de la migration masculine. Cependant, dans les années 1990, on a observé que les femmes se déplacent de manière autonome et indépendante, avec un projet migratoire propre (Roca, 2013).

C’est aussi au cours des années 1990 que l'insertion professionnelle des migrants a commencé à être une préoccupation en France, mais « l'insertion des femmes migrantes » n’était pas encore une priorité, puisque le protagoniste de la migration était l'homme comme on a expliqué auparavant. Selon le Migration Data Portal pour l’année 2017, en France résident 7,9 millions de migrants internationaux, dont 51,8% sont des femmes, soit un peu plus de la moitié. Ces chiffres sont pratiquement les mêmes depuis 2008. Les femmes sont majoritaires dans le processus de migration depuis un peu plus d'une décennie.


Ce n'est qu'en 2014 que le Ministère des Droits des Femmes a créé en France un document intitulé « L'égalité pour les femmes migrantes » qui résume les conditions des femmes migrantes en matière d'insertion professionnelle. L'importance de ce texte réside dans le fait qu'il évoque les difficultés d’être femme et migrante en France. Il formule également une série de recommandations visant à promouvoir l'inclusion et l'insertion de ce groupe au milieu du travail.


Les difficultés d’être “femme”, “migrante” et “demandeuse d’emploi” en France


Trois facteurs majeurs qui rendent difficile l'insertion professionnelle des femmes migrantes en France ont été identifiés : la langue, l'accès à l'emploi et l'exposition à différentes formes de violence. Dans le cas des femmes migrantes latino-américaines, nous pouvons ajouter un autre facteur à savoir : le fait que la migration de ce groupe est relativement récente. Nous expliquerons ensuite chacun de ces facteurs.


La langue


Les femmes migrantes en France viennent de tous les horizons et elles ont toutes à leur arrivée un niveau différent de maîtrise de la langue : certaines n'ont même pas les notions de base, d'autres les ont déjà ; d'autres encore ont un diplôme attestant leur niveau et beaucoup ont le Français comme langue officielle ou co-officielle dans leur pays d’origine, sans nécessairement le maîtriser. Il est donc difficile pour les dispositifs mis en place pour faciliter l'intégration des migrants par la langue, de créer des cours en fonction des besoins linguistiques de chaque personne. À ceci, il faut ajouter le fait de devoir adapter ces cours aux différents statuts et situations de chaque femme. Certaines sont étudiantes, d'autres sont mères, par exemple, et leurs activités les empêchent de suivre les cours qui leur sont proposés.


Le fait de ne pas maîtriser la langue devient alors un obstacle à l'accès aux droits sociaux fondamentaux et à la compréhension de leurs obligations vis-à-vis du système administratif français et, par conséquent, un obstacle à l'accès au travail ; sans compter que les femmes ont moins d'indépendance et d'autonomie pour s'intégrer et comprendre les pratiques de la société qui les accueille.


La langue devient alors un outil de discrimination, non seulement parce qu'elle exclut d'un système social établi, mais aussi parce qu'on parle aujourd'hui en France d'une discrimination liée à la langue, peu connue, mais largement pratiquée dans la vie quotidienne : la glottophobie.


La glottophobie est une notion introduite par le sociologue Philippe Blanchet pour parler de la stigmatisation, du mépris, du rejet d'une personne ou d'un groupe de personnes en fonction de leurs pratiques linguistiques, par exemple : l'utilisation de leur langue maternelle ou des caractéristiques individuelles de leur langage (accent, vocabulaire, syntaxe), sans tenir compte de l'ampleur des effets que cela peut produire sur ces personnes (Blanchet, 2016).


En effet, en France, les femmes migrantes peuvent être exclues parce qu'elles parlent leur propre langue ou parce qu'elles ont un « accent » lorsqu'elles parlent Français. Ce n'est pas une discrimination exclusive envers ce groupe, puisqu'il existe en France des régions discriminées depuis des années en raison de leur accent ou de leurs expressions (Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Haute-France, par exemple) et qui se voient même refuser l'accès à certains métiers tels que : journaliste ou enseignant. Elle n'est généralement pas non plus exclusive à la France, puisqu'il existe des exemples de ce type de situation dans d'autres pays européens de langue française comme la Suisse. Gómez (2010) relate le cas d'une femme à qui, après son entretien d'embauche, la secrétaire a dit : "Avec cet accent, vous ne pourrez pas travailler pour nous" (p.54).


C’est ainsi que le plurilinguisme est dévalorisé et qu'une compétence qui pourrait être mobilisée dans le domaine professionnel, dans un monde globalisé, est reléguée à la vie intime d'une personne devant la seule langue légitime : le Français.


Les modes d’accès à l’emploi


Les femmes migrantes en France viennent de tous les horizons avec des niveaux de maîtrise de la langue française différents et elles ont également des niveaux d'éducation et d'expérience professionnelle différents, Le premier obstacle auquel elles sont confrontées, principalement les migrantes non Européennes, est l'équivalence des études.


Le principal problème auquel les femmes sont confrontées, en particulier celles qui ont un niveau d'éducation élevé, est le manque de reconnaissance ou la mauvaise reconnaissance de leurs diplômes. Cela les expose à une déqualification professionnelle : elles sont contraintes d'occuper des postes au-dessous de leurs aptitudes et compétences professionnelles. On parle peu de l'effet psychologique sur ces femmes, car le sentiment de disqualification qu'elles éprouveront sera beaucoup plus fort.


Plusieurs parmi elles devront faire le deuil de devoir quitter leur profession pour se réinventer et commencer un nouveau projet professionnel. D’autres devront faire face au deuil de perdre un poste de direction ou même leur propre entreprise, pour devenir femmes au foyer et être économiquement dépendantes. Les situations peuvent être très diverses, de même que les processus de chacune pour faire face à sa nouvelle situation professionnelle et entamer son processus d'insertion professionnelle.


D'autre part, on constate que les femmes migrantes manquent de techniques de recherche d'emploi adaptées à leur nouveau contexte. De plus, elles manquent parfois d’un réseau professionnel et social (principalement les primo-arrivantes) pour les recommander aux personnes/entreprises susceptibles de les embaucher ou tout simplement pour prendre soin de leurs enfants pendant les heures de travail ou en cas d'urgence, par exemple.


Finalement, il y a une différence entre la représentation d'une carrière professionnelle « normale », « idéale » et « réussie » en France et dans d'autres pays. Pendant longtemps en France, on pouvait parler d’une carrière réussie lorsque la personne concernée effectuait des études et trouvait un CDI dans son domaine, puis restait dans la même entreprise jusqu'au jour de sa retraite. Pour atteindre cet objectif, toujours d’actualité pour beaucoup, il fallait travailler quelques années et se faire de l'expérience en changeant peut-être de ville mais toujours dans le même métier.


Récemment, on a commencé à parler du droit d'avoir plusieurs vies professionnelles, c'est-à-dire de la possibilité de changer de profession, de se « reconvertir ». On parle aussi de la possibilité d’exercer dans différentes entreprises et en même temps, on a même repris le néologisme « slashing » pour parler de cette pratique si particulière.

Dans d'autres pays, avoir des professions différentes, travailler dans des entreprises différentes ou à l’étranger, travailler sans contrat et ne pas avoir droit à la retraite ou à d'autres avantages sociaux est souvent la « norme » de la vie professionnelle. C’est ainsi que lorsqu'une femme migrante rédige son CV et que différents titres apparaissent dans différents domaines, différents postes, dans différentes entreprises et en même temps, le candidat n'aurait pas d'objectifs professionnels clairs aux yeux d'un recruteur français ou le CV manquerait de cohérence ou pourrait même générer un effet de méfiance : la candidate ment !


Cela n'est pas exclusif aux femmes migrantes. Les Français qui partent travailler à l'étranger peuvent aussi avoir des difficultés d'insertion professionnelle car ils ont choisi d'introduire une « anomalie » dans leur carrière professionnelle et peuvent devenir victimes de ce qu'on a appelé le « syndrome du CV cocotier », car en effet, valider et légitimer en France l'expérience et les compétences professionnelles acquises à l'étranger, constitue un défi, même pour les Français.


L’exposition à différentes formes de violence


Comme nous l'avons mentionné précédemment, les femmes migrantes perdent leur autonomie et leur indépendance parce qu'elles ne maîtrisent pas la langue française. Cette situation les rendra alors dépendantes de leur mari pour pouvoir accomplir toutes leurs formalités administratives : demande de permis de séjour, demande de sécurité sociale, etc. Cette dépendance conjugale engendrera une asymétrie entre les deux sexes : l'homme aura le pouvoir sur la femme et sa situation juridique, économique et même sociale dans le pays. La femme migrante dépendra de l’homme et elle se verra facilement reléguée à l'espace domestique. Cette situation peut amener les femmes à supporter toutes sortes de violences physiques et psychologiques afin de ne pas mettre en péril leur situation dans le pays, surtout s'il y a des enfants impliqués.


Selon Noblecourt (2014), les femmes non européennes sont plus susceptibles d'être victimes de vols et d'agressions sexuelles, tant au sein qu’en dehors du couple, et celles qui sont moins instruites sont trois fois plus exposées à la violence et à l'exploitation au travail. Il semble que le fait d'être non Européen joue un rôle important lorsque l'on parle de migration et c'est pourquoi nous considérons qu'il est important de parler d'un groupe particulier dont la migration est récente et donc leur insertion professionnelle a été peu étudiée dans les contextes européens : la migration féminine latino-américaine.


Particularités de la migration féminine latino-américaine


La migration latino-américaine en Europe, et particulièrement en France, est « récente » si on la compare à d’autres flux migratoires. S'il est vrai que les Latino-Américains sont officiellement présents depuis le XVIème siècle (Ramírez Bautista, 2000), ce n'est que dans les années 1980 et 1990 qu'ils ont commencé à être visibles. Malgré les liens très étroits dans le secteur culturel, politique et économique que le pays gaulois entretient avec certains pays d'Amérique latine comme le Mexique, le Chili, l'Équateur ou la Colombie, on parle peu de l'insertion professionnelle des migrants latino-américains dans ce pays.


Cela n'empêche ni les Latino-Américains ni les Européens de se construire des représentations de la vie et du travail sur les deux continents qui sont nourries par les médias, principalement par Internet. Pour Gómez (2010), l'image idéalisée que Internet vend sur le continent européen est l'une des raisons qui renforce la volonté de migrer des femmes et qui s'ajoute aux conditions précaires que certaines vivent dans leur pays d'origine.


Les Européens, selon Gómez (2010), associent l'idée de « femme migrante et active » à une personne sans formation professionnelle, qui ne maîtrise pas la langue ni orale, ni écrite et qui provient d'un contexte économique et social pauvre. Cette représentation est souvent très éloignée de la réalité.


Roca (2013), Piccoli (2006) et Ramírez Bautista (2000) indiquent dans leurs différentes recherches que les femmes latino-américaines sont considérées par les Européens comme des femmes traditionnelles, casanières, affectueuses, câlines, calmes, attentives, patientes, serviables, soumises et physiquement et sexuellement attirantes. Cela va renforcer leur disqualification professionnelle et va les reléguer aux activités du care (soins ou services à la personne) ; sans perdre de vue que ces stéréotypes viennent également renforcer leur exposition aux violences sexuelles et professionnelles.


L’intersectionnalité


Dans la littérature scientifique sur la migration féminine, on parle souvent de la "double discrimination" dont les femmes migrantes sont victimes, parce qu'elles sont femmes et étrangères. Cependant, nous avons abordé jusqu'à présent de nombreux problèmes auxquels les femmes sont confrontées en tant que « femmes », « migrantes » et « employées ou chercheuses d'emploi ». C'est pourquoi il semble pertinent de souligner que les femmes peuvent être victimes de multiples formes de discrimination, de domination ou de stratification dans une société, ce qui correspond exactement à la définition de l'intersectionnalité, proposée par Kimberly Crenshaw en 1989.


En effet, lorsque différents types de discrimination convergent, on peut parler d'intersectionnalité. Intégrer ce concept nous permettra d’identifier les différents types de discrimination auxquels une femme à la recherche d’un emploi fera face et en conséquence, on pourra évaluer son intersectionnalité. Les catégories à prendre en compte peuvent être les suivants :

  • Origine ethnique : Être étrangère / Être Latino-américaine

  • Couleur de la peau : La nationalité et les couples mixtes sont associés à la couleur de la peau.

  • Sexe : Parce que ce sont des femmes.

  • Glottophobie : Pour les usages linguistiques, les accents, la syntaxe...

  • Niveau d'études : non-reconnaissance ou faible reconnaissance des diplômes étrangers, déchéance professionnelle.

  • Situation socio-économique : Puisque le stéréotype de la femme migrante qui travaille est associé à la pauvreté.

  • Autres types de discrimination : il existe de nombreux autres facteurs qui peuvent donner lieu à différents types de discrimination. Il est à la mode en France, par exemple, de parler de grossophobie, c'est-à-dire la discrimination des personnes en surpoids ou obèses. D'autres facteurs liés à l'apparence physique peuvent également être discriminatoires. Les handicaps, les préférences sexuelles, l'âge peuvent être ajoutés à la liste.

On peut ajouter à cette liste que parfois, au sein des groupes de migrants (de même nationalité ou de nationalité différente), il existe diverses formes de discrimination et de violences qui sont très peu étudiées et auxquelles on accorde peu d'importance. Les situations de violence et de discrimination auxquelles un migrant en général, homme ou femme, peut être exposé sont nombreuses.

Comme on peut le constater, la discrimination à l'égard d'une femme migrante active ou en recherche d'emploi n'est pas seulement « double » et chacune aura une intersectionnalité différente en fonction de sa situation migratoire qui devra être analysée afin de réaliser un plan d'action qui permette son insertion professionnelle.


Les conséquences des difficultés de l’insertion professionnelle et des différents types de discriminations subies par les femmes.


Faire face à un contexte si démoralisant pour pouvoir entrer sur le marché du travail n'est pas facile pour les femmes migrantes et peut avoir des conséquences à la fois intrinsèques et extrinsèques pour chaque femme et son environnement.

Gómez (2010) observe que parfois les femmes migrantes manifestent des problèmes psychologiques qui peuvent aller d'un sentiment de démotivation ou de perte de confiance en soi, par exemple, à des problèmes de santé plus délicats comme la dépression.


Dans le contexte familial, les femmes peuvent subir des pressions de la part de leur famille d'origine et/ou de leur famille d'accueil. La famille d'origine peut croire que la femme ne fait pas suffisamment d'efforts pour trouver un emploi. De son côté, la famille d'accueil, qui est généralement la belle-famille (puisqu'un grand nombre de femmes migrent dans le cadre du regroupement familial) peut croire au cliché selon lequel les « femmes étrangères » se marient par intérêt économique et/ou pour « les papiers » afin d'obtenir leur résidence ou même la nationalité du pays d’accueil.


Dans le contexte du travail, Gómez (2010) affirme que les femmes ont tendance à perdre des compétences techniques dans leurs domaines de spécialité (par exemple, un chirurgien peut perdre de la dextérité avec ses mains) et en raison de tous les changements qu'elles traversent, il leur est très difficile de réaliser ce qu’elles ont gagné en termes d'adaptation et de compétences interculturelles.


Enfin, dans le contexte économique, si la période d'inactivité se prolonge, la situation peut rapidement devenir très précaire et la femme peut se retrouver dans des conditions vraiment délicates, surtout s'il y a des enfants impliqués (Gómez, 2010).


Recommandations du Ministère des droits des femmes afin de renforcer la capacité d'action des femmes migrantes


Le Ministère des droits des femmes en France a proposé en 2014 trois recommandations au niveau national pour renforcer la capacité d'action des femmes migrantes dans tous les aspects de leur intégration dans la société française. Ces actions sont accueillir, accompagner et inclure.


La mission d’accueil et d’accompagnement repose essentiellement sur l’Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII) sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur à travers la mise en place de la formation civique et d’une formation linguistique qui aboutiront à la signature du Contrat d’Intégration Républicaine (CIR). Mais cette mission est aussi accomplie par les différents Programmes Régionaux d’Intégration des Immigrés.

Ensuite, le relais est pris par les réseaux associatifs présents dans chaque localité.


Quant à l’inclusion, les actions de formation et d’insertion professionnelle sont au cœur des politiques publiques car on a observé que les femmes sont plus diplômées que les hommes mais que cela ne les protège pas contre le chômage.

Les femmes immigrées sont orientées vers des secteurs professionnels qui se caractérisent par la proposition d’emplois à temps partiel ou non déclarés et la famille reste très souvent au cœur de leur projet migratoire, contrairement aux hommes. Leur entrée sur le marché du travail est aussi ralentie par leur handicap linguistique, l’absence de réseau professionnel, le manque de confiance et d’estime de soi, ainsi qu’une méconnaissance du monde professionnel français. Il semble aussi que le temps de séjour en France est un facteur important pour leur insertion : plus une femme y a séjourné, plus ses chances de trouver un emploi stable augmentent.


Toute action qui puisse contribuer à la compréhension des démarches et droits dans la migration, à l’apprentissage et la pratique de la langue française et à favoriser le bien-être personnel et la compréhension du fonctionnement du système français dans tous ses aspects, contribue à renforcer la capacité d’actions des femmes migrantes.


Finalement, il a été observé que le manque de participation citoyenne et dans l’espace public peut aboutir à une mauvaise insertion, c’est pourquoi des activités qui permettent de développer et favoriser la participation citoyenne ou dans la vie sociale sont fortement conseillées.

Références


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